Eurostar, qui a dépassé pour la première fois les 2Md€ de chiffre d'affaires, entend renforcer son offre dans les cinq pays desservis actuellement, voire au-delà, via des rames plus capacitaires et un parc unifié technologiquement.
C’est une accélération importante de la croissance de son activité ferroviaire que projette Eurostar avec l’annonce de son intention de commander jusqu’à 50 trains à grande vitesse. Ce nouveau parc permettra aux passagers de bénéficier de plus de confort durant leur voyage, à la compagnie ferroviaire de disposer de rames plus capacitaires capables de rouler sur les différents réseaux européens, et notamment vers Londres via le tunnel sous la Manche. Outre les cinq pays desservis (France, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas et Allemagne) sur lesquels les liaisons seront augmentées et développées, Eurostar envisage d’aller « au-delà » en Europe. Cette commande intègre ainsi la hausse anticipée de voyages en train et sa volonté de transporter 30 millions de passagers par an d’ici 2030, contre 18,6 millions en 2023 (+22%).
Cette mesure a été rendue possible par le retour de bons résultats financiers avec un chiffre d’affaires qui atteint pour la première fois les 2 milliards d’euros (+26%) depuis la fusion d’Eurostar avec Thalys et un Ebitda de 423 millions d’euros (+8%). La dette, qui avait explosée pendant la période du Covid, a, elle, été refinancée, passant de 963,7 M€ en avril 2024 à 650M€ aujourd’hui « sous la forme d’un prêt à terme vert de 5 ans » . « Sept mois seulement après le lancement du nouvel Eurostar, nous confirmons notre trajectoire avec de nouveaux records de croissance du trafic et de performance financière », s’est ainsi félicitée Gwendoline Cazenave, CEO d’Eurostar.
Les futurs TGV, qui seront livrés progressivement à partir du début des années 2030, viendront rejoindre la flotte de 17 e320 livrés par Siemens entre 2015 et 2018, d’une capacité de près de 900 passagers (222 places de type 1ère et 672 en 2nde). A l’achèvement du contrat, Eurostar disposera d’un total de 67 trains, soit « une augmentation de 30% par rapport aux 51 trains exploités aujourd’hui », précise la compagnie dans un communiqué. Ce qui laisse supposer que ces nouvelles rames remplaceront les 8 rames e300 et surtout les 26 anciens TGV Thalys d’Alstom qui ne peuvent circuler sur les liaisons transmanche. En attendant, ces trains rouges sont toujours en cours de rénovation selon le projet lancé en 2019, avant la fusion avec Eurostar. Un chantier qui a pris un sérieux retard avec la pandémie et l’envolée du coût des matériaux.
Comme pour les nouveaux TGV M commandés par la SNCF, l’actionnaire principal d’Eurostar avec près de 56% du capital, ces trains à grande vitesse seront plus écologiques fort d’une meilleure performance énergétique : moins de consommation d’énergie, moins de rejets carbone, meilleure recyclabilité… L’ambition de Gwendoline Cazenave est en effet qu’Eurostar devienne « l’épine dorsale du voyage durable en Europe ». Ces 50 rames seront-elles construites par Alstom ou plutôt par Siemens pour des questions d’uniformité avec les e320 ? La bataille s’annonce d’ores et déjà féroce entre les deux constructeurs, Alstom venant de perdre au profit de l’Allemand le contrat de construction des TGV de la future ligne Los Angeles-Las Vegas.
Source : https://www.voyages-d-affaires.com/
L'installation d'une nouvelle signalisation sur la ligne à grande vitesse va profondément modifier la circulation des TGV circulant entre Paris et Lyon mais aussi sur tout l'axe Sud-Est, comme entre les régions hexagonales et à l'international.
Dans ses projets prioritaires pour 2024, le groupe SNCF a annoncé son intention d’engager 11,7 milliards d’euros d’investissements, dont une partie consacrée à la rénovation et la modernisation ferroviaire. Parmi ces chantiers programmés, l’installation par SNCF Réseaux d’une nouvelle signalisation sur la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Lyon qui entraînera l’arrêt de la circulation des trains à grande vitesse du 9 au 12 novembre. L’ensemble des dessertes sur l’axe Sud-Est jusqu’à l’international en sera profondément modifié durant cette période pour la SNCF, mais également pour ses concurrents, Trenitalia et la Renfe. Si la période choisie englobe le pont du 11 novembre, les navetteurs comme les voyageurs d’affaires ou les participants à un séminaire ou une formation autour de ces dates devront tenir compte des ces importantes modifications.
Concrètement, la LGV sera coupée du vendredi 8 novembre 23h au mercredi 13 novembre à 4h du matin. SNCF Voyageurs a ainsi annoncé que seulement 30% de son offre TGV (Inoui et Ouigo) sera assurée, impactant ainsi les dessertes de Paris vers l’Occitanie (Montpellier), les régions Provence Alpes Côte d’Azur (Marseille, Toulon…), Auvergne-Rhône-Alpes (Annecy, Chambéry, Grenoble…), Bourgogne Franche-Comté (Dijon) et Grand Est (Strasbourg, Metz…).
Ainsi, les TGV seront contraints d’emprunter la ligne classique, ce qui rallongera « sensiblement » les temps de parcours. Ceux-ci passeront par exemple à 4h30 pour effectuer Paris-Lyon (contre 2h), Paris-Marseille en 7h20 (au lieu de 3h) et Paris-Grenoble en 6h (pour 3h habituellement). Ce passage des trains sur la ligne classique fait que les gares TGV de la LGV ne seront évidemment pas desservies telles que Le Creusot-Montceau-Montchanin TGV, Mâcon-Loché TGV, Lyon Saint-Exupéry TGV, Valence TGV, et Nîmes-Pont-du-Gard.
Par ailleurs, en PACA, les TGV auront Marseille et Toulon comme terminus et l’ensemble des gares entre les Arcs Draguignan et Nice ne seront pas desservies. Pour l’Occitanie, les trains s’arrêteront à Montpellier, ne circulant plus au-delà jusqu’à Toulouse et Perpignan. De même, des liaisons entre le Sud-Est et les autres régions de l’Hexagone seront suspendues durant ces quatre jours dont Lyon-Montpellier/Nantes, Lyon/Rennes, Marseille/Le Havre et Marseille-Lille. L’ensemble de ces changements font aussi que plusieurs gares TGV du réseau à grande vitesse ne seront plus desservies depuis et vers le Sud-Est : Lille Europe, Haute-Picardie TGV, Roissy Aéroport Charles de Gaulle 2 TGV, Marne-la-Vallée Chessy et Massy TGV.
Les lignes internationales ne sont pas épargnées. Ainsi les TGV reliant l’Espagne, l’Italie et la Belgique seront suspendus dont le Paris-Barcelone, le Paris-Milan et le Marseille-Bruxelles. Les TGV Lyria reliant la France et la Suisse continueront, eux, à circuler mais avec un nombre réduit de trains sur Paris-Genève. Les liaisons vers l’Allemagne et le Luxembourg seront également impactées, notamment Luxembourg-Marseille et Mannheim-Marseille.
La concurrence fera aussi les frais de ces travaux qui doivent toutefois permettre de renforcer la circulation sur l’axe ferroviaire le plus chargé de France. Ainsi Trenitalia signale que ses Frecciarossa continueront à circuler, mais en utilisant la ligne classique, ce qui rallongera les temps de trajet dans les mêmes durées que les TGV de la SNCF. Même chose pour les trains Paris-Milan si toutefois la traversée des Alpes, actuellement en travaux dans la vallée de la Maurienne, est à nouveau possible d’ici là. La Renfe sera elle impactée pour ses dessertes entre Lyon et Barcelone. La compagnie ferroviaire espagnole n’a toutefois pas encore présenté son plan de transport de substitution pour ces quatre jours de fermeture de la LGV Sud-Est.
Source www.voyages-d-affaires.com