Un mélange de mauvais temps et de navigants affectés par le variant Omicron de la Covid-19 continue d’affecter le transport aérien, avec au moins 1300 annulations de vols encore prévues aujourd’hui.
Comme lundi, les aéroports et les compagnies aériennes du monde entier – et leurs passagers – continuent de souffrir des conséquences de la pandémie comme de la météo, Chine et Etats-Unis étant les premiers affectés. Selon Flightaware, plus de 1300 décollages étaient déjà annulés ce 28 décembre 2021 au moment de la rédaction, en particulier par China Eastern Airlines et Air China (18% et 10% de leurs programmes de vols respectivement), ainsi que par SkyWest et United Airlines (87 annulations chacune). Quatre compagnies indonésiennes étaient aussi particulièrement affectées (Wings Air, Lion Air, Malindo et Batik Air), ainsi que Hainan Airlines, Shenzhen Airlines et Spring Airlines en Chine ou Saudia en Arabie Saoudite.
On notera qu’Air Canada, Rouge, WestJet et Jazz affichent au total ce mardi 45 vols annulés, mais plus pour des raisons de grand froid que de pandémie. La compagnie nationale a cloué au sol 171 vols entre le 22 et le 26 décembre, mais souligne que la cause première est la température (avec -55° ressenti dans l’ouest du pays). En Europe, British Airways serait de nouveau la plus touchée, 8 départs étant déjà supprimés aujourd’hui après 46 lundi.
Côté aéroports, huit des dix plateformes les plus touchées par les annulations sont en Chine (dont Xi’an, virtuellement coupée du monde depuis le 22 décembre pour cause de nouveau foyer d’infection), suivies par Jakarta et Chicago toujours d’après Flightaware.
Aux USA comme au Japon, de nombreuses annulations et surtout retards sont attribués au mauvais temps, le directeur des opérations de Delta Air Lines John Laughter ayant par exemple évoqué « la tempête parfaite avec du mauvais temps sans répit et la vague du variant Omicron ».
En novembre 2021, les prix de billets d’avion au départ de France augmentent de 5,9% par rapport à novembre 2019. Au cumul depuis le début de l’année cependant, la baisse est de 1,7%.
Après le recul d’octobre, la tendance haussière du mois dernier « se retrouve sur la quasi-totalité du réseau », souligne la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dans son indice mensuel ; seuls certains faisceaux touchant les départements d’outre-mer s’en démarquent.
Au départ de métropole, les prix sont orientés à la hausse. Par rapport à novembre 2019, le réseau intérieur s’apprécie de 1,5% (0,0% au cumul depuis le début de l’année) et le réseau international enregistre une hausse de 7,3% (-1,8% au cumul).
Sur le réseau intérieur, les prix des billets sur les liaisons intra-métropolitaines augmentent de 3,1% par rapport à novembre 2019 (+3,0% au cumul). Cette tendance est commune aux liaisons radiales et aux liaisons transversales. Vers l’outre-mer, les prix sont globalement orientés à la baisse et reculent de 3,7% par rapport à novembre 2019 (-7,3% au cumul). Le détail des chiffres montre que, « pour le dixième mois consécutif, cette baisse est entrainée par le prix des billets à destination de l’océan indien ». Les prix sont en revanche orientés à la hausse en Guadeloupe et en Guyane.
A l’international, les prix en novembre sont en nette augmentation. Cette hausse concerne le réseau long-courrier, dont les prix s’apprécient de 6,4% (-1,7% au cumul), et le réseau moyen-courrier dont les prix croissent de 5,4% (-2,9% au cumul). Pour les liaisons moyen-courriers, « l’offensive commerciale des transporteurs à bas-coûts se poursuit » mais l’écart entre leurs tarifs, orientés plus faiblement à la baisse que les mois précédents, et ceux des compagnies traditionnelles « tend à se réduire ».
Au global, au départ des départements d’outre-mer, le prix des billets d’avions repart à la hausse avec des tarifs qui augmentent de 1,6% entre novembre 2021 et novembre 2019 (-6,9% en cumul). Cette hausse concerne tous les départements, exception faite de la Réunion, où les prix continuent de « fortement diminuer ».
La Commission européenne a confirmé l’ouverture d’une procédure d’analyse de la part de la loi Climat qui interdit les vols intérieurs quand une alternative ferroviaire en moins de 2 heures 30 est disponible. Même menée pour des raisons de rédaction du texte, la procédure pourrait entrainer la suspension du principe.
Le porte-parole de la Commission Stefan De Keersmaecker a confirmé le 20 décembre 2021 la rumeur qui courait depuis la semaine dernière : l’exécutif européen « a décidé de faire une analyse approfondie du dossier, et va ouvrir un dialogue formel avec les autorités françaises. C’est une étape procédurale » ne préjugeant pas de la décision finale, qui sera communiquée « aussi rapidement que possible ». Avant en tout cas l’entrée en vigueur de la mesure, prévue fin mars.
La Commission n’a pas communiqué sur le sujet ; mais elle va ainsi vérifier la compatibilité avec les textes européens de l’article 145 de la loi Climat et Résilience, voté par le Sénat en juin dernier et qui interdit les vols intérieurs quand une alternative ferroviaire de moins de 2h30 est possible. L’application de la loi n’est prévue qu’à partir du printemps 2022 et concernera toutes les compagnies aériennes opérant en France, en particulier les low cost.
L’article 145, qui a provoqué un tollé dans le secteur aérien, s’appuie sur un règlement communautaire donnant aux États membres la possibilité « de refuser ou d’interdire des droits de trafic, notamment lorsque d’autres modes de transport fournissent un service satisfaisant ». A condition que la mesure soit considérée par Bruxelles comme « proportionnelle et efficace » en matière de protection de l’environnement, et qu’elle soit limitée dans le temps à trois ans – ce que la loi française ne prévoit pas. L’UAF, ACI Europe et SCARA ont déjà déposé plainte contre la loi.
La compagnie aérienne Air France aurait-elle dû patienter avant de supprimer son Orly – Bordeaux (depuis remplacé par l’offre SNCF Train + Air) ? Ces liaisons intérieures où une alternative ferroviaire en moins de 2 heures 30 existe, comme entre Paris et les aéroports de Bordeaux donc, Lyon, Nantes ou Rennes, devaient de toute façon être abandonnées par la compagnie nationale au titre des conditions à son aide publique de 7 milliards d’euros. Difficile donc de croire qu’elle pourrait les relancer, au risque de déplaire à son principal actionnaire, l’État français…
L’Union Européenne a actualisé sa liste noire des compagnies aériennes faisant l’objet d’une interdiction ou d’une restriction d’exploitation dans son espace aérien. 97 transporteurs font l’objet d’une interdiction de vol vers les aéroports de l’UE, mais ceux de la Moldavie ne figurent plus dans la liste.
La liste des compagnies aériennes soumises à une interdiction d’exploitation ou à des restrictions opérationnelles au sein de l’Union européenne est basée sur le fait qu’elles « ne répondent pas aux normes de sécurité internationales. Assurer le plus haut niveau de sécurité aérienne pour les Européens et tous les autres passagers voyageant à destination et au sein de l’Union européenne est au cœur même de la politique de sécurité aérienne de la Commission ».
Toutes les compagnies aériennes certifiées en Moldavie ont été supprimées de la liste de la sécurité aérienne de l’UE, « suite aux améliorations apportées à la sécurité aérienne dans le pays ». Cela concerne au premier chef Air Moldova, HiSky et FlyOne, basées à l’aéroport de Chisinau et qui desservent toutes deux la France entre autres (Beauvais et Paris-CDG). Un transporteur aérien russe, Skol Airlines, « a cependant été ajouté à la liste, en raison de préoccupations concernant sa capacité à se conformer aux normes internationales », souligne la Commission dans un communiqué.
90 compagnies aériennes certifiées dans 15 États, à savoir Afghanistan, Angola (à l’exception de 2 compagnies aériennes), Arménie, Congo, République démocratique du Congo, Djibouti, Guinée équatoriale, Érythrée, Kirghizistan, Libéria, Libye, Népal, São Tomé et Príncipe, Sierra Leone et Soudan, sont interdites dans l’espace aérien européen « en raison d’une surveillance inadéquate de la sécurité par les autorités de l’aviation de ces États » ;
Sept compagnies aériennes individuelles le sont aussi, « sur la base de graves manquements à la sécurité identifiés » : Avior Airlines (Venezuela), Blue Wing Airlines (Suriname), Iran Aseman Airlines (Iran), Iraqi Airways (Irak), Med-View Airlines (Nigeria), Skol Airline LLC donc (Russie) et Air Zimbabwe (Zimbabwe).
Deux autres compagnies aériennes sont soumises à des restrictions opérationnelles et ne peuvent voler vers l’UE qu’avec des types d’avions spécifiques : Iran Air (Iran) et Air Koryo (Corée du Nord).