La ligne ferroviaire Roissy-Picardie en construction placera Amiens à 1h de l'aéroport francilien et permettra des liaisons directes en TGV vers Lyon, Marseille et Strasbourg.
Il ne s’agit « que » de la construction de 6,5 km de voies ferrées mais qui auront mis 25 ans à voir le jour et qui vont profondément améliorer les déplacements en train des habitants de la Somme, de l’Oise et du Nord-Est du Val d’Oise. C’est fin 2026 que doivent en effet s’achever les travaux de raccordement de la ligne Paris-Creil-Amiens à la gare SNCF de Roissy-TGV. Ils placeront alors Amiens à 1h02 de la plateforme aéroportuaire contre 1h40 actuellement en TER puis RER B via la gare du Nord. Ce barreau permettra ensuite d’opérer depuis la préfecture de la Somme des dessertes TGV directes vers Lyon en 3h10, Marseille en 4h55 et Strasbourg en 3h10.
A son inauguration, deux nouveaux allers-retours TGV Amiens-Creil-Roissy-Lyon-Marseille et Amiens-Creil-Roissy-Strasbourg sont ainsi prévus. Concernant les trains du quotidien depuis la Picardie, trois nouveaux allers-retours en TER Amiens-Roissy TGV sont également annoncés qui marqueront des arrêts à Creil, Chantilly-Gouvieux et Survilliers-Fosses. La diminution du temps de trajet Creil-Roissy sera la plus spectaculaire : 20 minutes contre 1h10 actuellement. Les passagers auront par ailleurs à leur disposition au départ de la gare SNCF de Roissy-TGV toutes les correspondances proposées vers d’autres régions françaises. Ceux qui prennent l’avion depuis l’aéroport disposeront d’une intermodalité fer-air renforcée et notamment avec Air France et la SNCF via son offre de billet combiné « Train+Air ».
Une ligne qui contribuera à désaturer la gare du Nord
Le coût des travaux n’est pas anodin, estimé à 540M€ pour la construction par SNCF Réseau de la ligne nouvelle sur laquelle les trains circuleront à 160 km/h et les aménagements réalisés par Gares & Connexions dans les gares de Roissy TGV, Chantilly-Gouvieux et Survilliers-Fosses. La région Hauts-de-France qui règle un quart de la facture estime que cette ligne devrait générer un trafic de 4 millions de voyageurs par an dont les 2/3 pour des transports du quotidien, de personnes travaillant sur la zone économique de l’aéroport de Roissy ou en Ile-de-France. L’avantage est de fait également environnemental puisque cette liaison serait susceptible de supprimer 100 000 trajets en voiture à destination du bassin d’emploi de Roissy. Pour la SNCF, l’objectif est aussi de désaturer la gare du Nord, aujourd’hui la plus chargée en Europe. Enfin, l’activité loisir et MICE du parc Astérix devrait bénéficier de sa proximité avec la gare de Survilliers-Fosse.
Source : https://www.voyages-d-affaires.com/
La SNCF va réserver 15 TGV M à sa filiale italienne qui exploitera les lignes Turin-Venise et Turin-Naples via Milan et Rome.
Après l’Espagne avec son offre low cost Ouigo, la SNCF va-t-elle dynamiter le marché de la grande vitesse ferroviaire en Italie ? Son conseil d’administration a en effet confirmé son projet d’implantation sur le sol italien à partir de 2026. Quinze rames des 115 TGV M commandés à Alstom seront dédiées à ce marché afin d’opérer 9 A/R quotidiens sur l’axe Turin-Milan-Rome-Naples via Florence et Bologne, et 4 A/R pour une ligne Turin-Venise via Brescia, Vérone et Padoue. L’opérateur français est déjà présent sur le Paris-Milan, ligne actuellement suspendue depuis des éboulements survenus dans la vallée de la Maurienne.
Avec ce futur service qui sera opéré par SNCF Italia, le groupe ferroviaire vise 15% de parts de marché dès 2030. Cela en faisant progresser le trafic global dans un pays où la grande vitesse ferroviaire ne pèse que 56 millions de voyageurs par an, contre 120 millions en France. La SNCF n’a pas dévoilé le type d’offre avec laquelle elle compte attaquer ce marché, mais on peut supposer que cette conquête s’effectuera à nouveau avec des trains Ouigo, ce segment étant non représenté à ce jour en Italie et le seul capable d’acquérir rapidement des parts de marché.
Fort de prix cassés, elle s’élève ainsi déjà à 20% pour Ouigo Espagne en 3 ans avec un taux d’occupation proche de 90%. L’équilibre financier de la branche espagnole est même attendu pour cette année. En Italie, la SNCF profitera de tarifs des péages ferroviaires inférieurs de 30% comparé au sol français. De quoi commercialiser des billets aux tarifs canons pour un lancement en fanfare en 2026…
En 2026, la SNCF effectuera ainsi son grand retour en Italie, sous ses propres couleurs cette fois. En effet, la compagnie ferroviaire française a été actionnaire à hauteur de 20% de Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV) dont elle était ressortie dès 2015 à la faveur d’une augmentation de capital. Unique concurrent à ce jour de Trenitalia, la cinquantaine de TGV Italo opérés par NTV font désormais voyager quelque 20 millions de passagers par an. L’armateur maritime italo-suisse MSC y a fait une entrée fracassante en 2023 en acquérant la moitié du capital.
Attaquée sur son sol par l’italienne Trenitalia, l’espagnole Renfe et demain par Le Train, Proxima ou Kevin Speed, la SNCF trouve son salut à l’international dans le cadre de cette ouverture à la concurrence. Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, vise ainsi les 50 millions de passagers transportés en Europe à l’horizon 2030 contre 30 millions aujourd’hui avec principalement les compagnies Eurostar (pour l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne), Lyria (vers la Suisse) Ouigo Espagne et Alleo (Allemagne).
Source : https://www.voyages-d-affaires.com/
Les voyageurs d'affaires se rendant en Allemagne en train peuvent respirer. Un accord entre la Deutsche Bahn et le syndicat des conducteurs met un terme aux grèves, au moins pour deux ans...
Cinq mois d’âpres négociations et une ribambelle de grèves. Tout cela aura finalement débouché sur un accord entre la Deutsche Bahn (DB) et le syndicat des conducteurs de locomotives allemands (GDL). « Le conflit a été dur, mais nous avons pu nous mettre d’accord sur un compromis intelligent », a déclaré le directeur du personnel de la DB, Martin Seiler le 26 mars.
L’élément clé est un modèle optionnel sur les conditions de travail. Il va permettre aux employés de la DB de décider eux-mêmes de leur temps de travail hebdomadaire. Avec la flexibilité de travailler entre 35 et 40 heures et recevoir un salaire plus élevé selon l’adage « travailler plus pour gagner plus ».
« Grâce à la durée hebdomadaire de travail autodéterminée, les métiers du rail deviennent globalement plus attrayants. Et la performance au travail est récompensée. Nous avons souligné dès le départ qu’une réduction imposée du temps de travail n’était absolument pas adaptée à notre époque », a expliqué Martin Seiler.
Pour les collaborateurs travaillant en équipe en affiliation avec le GDL, la durée de travail de référence passera d’abord de 38 à 37 heures en 2026. D’ici 2029, elle passera à 35 heures. Les conducteurs ou agents qui favoriseraient 40 heures de travail gagneront environ 14% de plus qu’en travaillant 35 heures. La direction de la DB va également verser une prime inflation de 2 850 euros. Elle a promis de rehausser les salaires de 420 euros par mois. Une augmentation qui sera effective en deux temps.
Surtout pour les voyageurs, c’est l’assurance de pouvoir enfin prendre le train en toute sérénité en Allemagne. En effet, le syndicat GDL s’est engagé à garantir la paix sociale dans l’entreprise jusqu’à fin février 2026. Aucune grève donc à l’horizon…