Transports publics, aéroports, hôtels : l'accueil des Jeux paralympiques a permis des avancées pour l'accessibilité des voyageurs en situation de handicap.
Bien sûr, tout ne sera pas parfait pour accueillir les athlètes et spectateurs en situation de handicap lors des prochains Jeux paralympiques. L’accessibilité du métro parisien reste évidemment le gros point noir de la capitale française pour les voyageurs à mobilité réduite. Hormis la ligne 14 et les stations nouvelles ou récemment rénovées - 24 stations ont été rendues accessibles entre 2017 et 2024 -, il sera toujours difficile, aujourd’hui comme demain, d’aboutir sur les quais en fauteuil roulant. À la différence des gares desservant les sites olympiques, dont la SNCF assure que 100% d’entre elles sont entièrement accessibles en vue de l’événement.
A cet effet, côté maintenance, la SNCF assure que « des renforts exceptionnels ont été mis en place afin d’éviter les pannes d’ascenseurs et d’escaliers mécaniques et de réduire les délais d’intervention au maximum ». Quant aux gares RER, le service d’assistance Assist’enGare – récemment repensé pour offrir un guichet unique pour la réservation tout-en-un, pour toutes les étapes de leur voyage, qu’il soit régional, national, avec correspondance, ou international – y est proposé dans l’ensemble d’entre elles.
C’est, entre autres, un des héritages dont pourront à l’avenir profiter les voyageurs d’affaires PMR ou malvoyants dans une destination auparavant peu connue pour simplifier leurs déplacements. Parmi les autres avancées qui auront un effet pérenne, la ville de Paris a par exemple investi une vingtaine de millions d’euros dans des reprises de chaussée pour accroître le nombre d’arrêts de bus organisés pour permettre la dépose des personnes en fauteuil. Un chiffre passé de 53% à 70%, alors que l’intégralité des lignes de bus et de tramways sont désormais accessibles en fauteuil.
D’autre part, que ce soit dans la ville, dans ses gares comme dans ses aéroports, l’accueil des JO se traduit par une évolution de la signalétique et la mise en place d’éléments sonores, par exemple des automates de ventes à interface vocale à Paris. Du côté de la RATP, l’annonce des stations desservies à bord des rames est en train d’être déployée sur six lignes de métro – les 3b, 7, 7b, 8, 10 et 12 – afin de faciliter les déplacements des voyageurs déficients visuels, et plus largement de tous les usagers. Dans le même ordre d’idées, les aéroports parisiens ont vu le déploiement du langage FALC (Facile à Lire et à Comprendre), en particulier aux postes d’inspection filtrage et près des ascenseurs.
Mobilité réduite : le handicap à la traîne du voyage d’affaires
Alors que Paris-CDG et Paris-Orly vont voir transiter un plus grande nombre de voyageurs en situation de handicap cet été, le groupe ADP a réalisé près de 150 aménagements, entre autres des espaces canins pour les chiens guides ou encore des salles – 6 à CDG et 2 à Orly – équipées de table de change à hauteur variable et de lève-malade plafonnier ou mobile. Une solution que Roissy et Orly sont les premiers aéroports en France à proposer.
Alors que près de 1,4 million de prestations d’assistance sont réalisées chaque année dans les aéroports parisiens, 42 espaces d’Assistance Mobilité ont été également totalement renouvelés pour certains et pour d’autres nouvellement créés. Le groupe ADP s’est intéressé à un autre point, présenté comme « clé pour l’autonomie et le confort » des voyageurs à mobilité réduite : la conservation de leur fauteuil tout au long du parcours.
ADP : portes d’entrée obligées des JO de Paris
Les voyageurs accrédités des Jeux Paralympiques auront ainsi droit à la mise à disposition systématique de leur fauteuil roulant personnel depuis et jusqu’à la passerelle de l’avion. A ces fins, le nombre de véhicules élévateurs destinés aux avions au large a été augmenté pour un total de 24 « ambulifts », dont 6 supplémentaires à Paris-CDG et 10 disponibles à Paris-Orly. « Un processus que nous généralisons progressivement à l’ensemble des passagers au plus tard à la mi-2025 », précise le groupe ADP.
Le développement de cette solution viendra d’autant renforcer le service d’Air France SAPHIR (Service dédié à l’Assistance aux Personnes Handicapées pour les Informations et les Réservations), lancé il y a plus de 20 ans. La compagnie compte capitaliser sur cet héritage pour faire qu’un maximum de passagers puissent récupérer leur propre fauteuil à la sortie de l’avion, et non celui proposé par l’assistance. Selon la compagnie, ce service est une des raisons pour lesquelles 35% des personnes en situation de handicap accréditées pour les JO ont choisi Air France pour venir à Paris cet été.
Source : https://www.voyages-d-affaires.com/