A l’occasion de la présentation d’une nouvelle étude sur le poids socioéconomique du transport aérien en France, la FNAM a réaffirmé sa volonté de riposter contre la hausse des taxes aériennes annoncées par le gouvernement. Une adoption partielle du texte a été votée à l’Assemblée nationale, limitant son champs d’application.
Commandée auprès de Deloitte avant les annonces du premier Ministre, Michel Barnier, la FNAM et Air France ont présenté ce matin une étude sur le poids socioéconomique du transport aérien. Selon cette dernière, les aéroports français (172 au total) ont enregistré 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et employé directement 10 255 personnes. Des résultats qui augmentent si l’on prend en compte l’activité « commerciale » au sein des aéroports. Du côté des compagnies, le chiffre d’affaires s’élève à 18 milliards d’euros, pour 8 milliards d’euros de valeur ajoutée et 56 122 emplois directs. Au total, la filière représenterait près de 570 000 emplois en France et rapporterait 52 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 1,8% du PIB. Selon le cabinet d’étude, la filière du transport aérien en France génère également 12,2 milliards d’euros de recettes fiscales. « Dans ce contexte, nous ne comprenons pas l’objectif de l’Etat de taxer davantage le secteur, puisque cela ne va faire qu’affaiblir notre compétitivité », déclare Pascal de Izaguirre, Président de la FNAM lors d’une conférence de presse.
Perte de compétitivité et d’investissement en faveur de la décarbonation
La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers pointe du doigt les récentes annonces du gouvernement et l’adoption partielle à l’Assemblée nationale du renforcement de la taxe de solidarité (TSBA). La FNAM prend pour exemple le modèle allemand qu’elle accuse être responsable du « déclin accéléré du secteur depuis le vote de nouvelles taxes, accélérant le nombre de fermetures de lignes et une perte de connectivité pour le pays ». Une politique de « taxation excessive » que les professionnels de l’aérien ne souhaitent pas voir appliquée en France, le justifiant par une perte de compétitivité et un manque à gagner pour investir dans la décarbonation.
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Selon la FNAM, ce type de mesure va entrainer un report du trafic passagers dans d’autres aéroports européens. L’organisation professionnelle regrette que ce type de décision soit prise au niveau national et non pas européen ou mondial, afin de mettre sur un pied d’égalité les acteurs du secteur. Concernant l’argument du développement durable, Alexandre Boissy, directeur général adjoint d’Air France-KLM, réplique : « On bride le transport aérien en nous privant de ressources alors qu’on devrait justement nous soutenir dans cette transition pour investir dans la décarbonation. On applique une politique punitive du côté des voyageurs plutôt que responsabilisante et ça ne réglera aucun problème ».
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Un texte partiellement adopté
Le 8 novembre dernier, l’Assemblée nationale a voté en faveur de la taxation renforcée en posant des limites par rapport au texte initial. En effet, sa durée d’application sera limitée à 1 an et les territoires ultramarins et insulaires comme la Corse, seront protégés. « En limitant à un an cette augmentation de la taxation et en excluant les Outre-mer et la Corse, les députés ont reconnu les risques qu’une telle mesure pouvait faire peser sur la compétitivité des compagnies françaises, qui sont déjà dans une situation économique fragile », a notamment déclaré Benjamin Smith, directeur général du groupe Air France-KLM, à l’issue du vote des députés. Malgré ces ajustements, la FNAM assure que la mobilisation reste de mise. Pour rappel, la SNPL, elle, appelle à un mouvement de grève national pour le 14 novembre. Un mouvement que la fédération nationale de l’aviation et de ses métiers estime « contre-productif », préférant « privilégier le dialogue ».
Source : https://www.deplacementspros.com/